Le collectif néerlandais Hotel Modern installe un plateau miniature
de tournage. Le public voit alors se construire les paysages du front de
l’Ouest avec de la sciure, du terreau, des clous rouillés et des brins
de persil en guise d’arbres. Un vaporisateur fait pleuvoir, un brûleur à
gaz provoque des bombardements. Un agréable paysage champêtre se change
en une plaie béante de boue. Les images sont filmées à l’aide de
caméras digitales et miniatures et projetées en direct, grandeur nature.
Le résultat est frappant de réalisme.
Pendant le spectacle, le compositeur Arthur Sauer accompagne d’une
bande sonore les images créées par les acteurs. Micros de contact,
déformation et amplification transforment un petit coup sur la table en
une détonation de grenade, le grattement d’une allumette en gaz moutarde
qui s’échappe. Des témoignages et des lettres authentiques que des
soldats dans les tranchées ont adressées à leur famille sont interprétés
avec les images, tantôt dans le calme le plus plat, tantôt noyés dans
un vacarme infernal. Ces textes nous saisissent par leurs détails
pratiques, parfois intimes. Un véritable monologue intérieur d’une
tranchée pleine de gens.
Une grande partie des textes utilisés dans La Grande Guerre ont été écrits par un soldat français, Prosper, pour sa mère pendant son long séjour dans les tranchées.
Une grande partie des textes utilisés dans La Grande Guerre ont été écrits par un soldat français, Prosper, pour sa mère pendant son long séjour dans les tranchées.
Hotel
Modern est un collectif néerlandais dont les films d’animation en
direct lui ont valu une grande renommée mondiale. Le groupe fusionne
arts plastiques, théâtre de marionnettes, musique, films et performances
dans une forme théâtrale unique, où les maquettes jouent un rôle
majeur. Un spectacle qui appelle notre imagination sur un mode inconnu
jusqu’ici.
« Chère maman, la nuit je suis allé sur le champ de bataille pour chercher le corps de Calvel et l’enterrer convenablement. Il faisait un temps épouvantable. Je suis allé de cadavre en cadavre. Les boches m’ont vu de leurs tranchées. J’ai dû retourner sur mes pas sous une grêle de balles. »
Envoyé à Verdun comme tant d’autres poilus, Prosper n’a laissé d’autres traces de son existence que quelques lettres envoyées à sa mère. Inspirés par des lettres de soldats des deux côtés du front, le collectif néerlandais Hotel Modern installe un plateau miniature de tournage sur l’ensemble de la scène et combine vidéo et théâtre d’objets pour recréer la guerre des tranchées avec une force rare. Sur le plateau, les trois marionnettistes actionnent des soldats miniatures fabriqués avec des graines, des broussailles et des clous. Ils émiettent de la terre, la mélangent avec du shampooing : ils créent la boue des tranchées. Et nous voyons de pauvres silhouettes humaines perdues dans l’enfer de la guerre. Un balai-brosse comme champ de blé, des branches de persil comme arbres, de la farine pour la neige et cinq centimètres de fil de fer pour les barbelés. Ils laissent l’empreinte de leurs doigts dans la terre molle, y font courir des bottes miniatures tandis que les clous canardent le champ de bataille. Un vaporisateur fait pleuvoir, un brûleur à gaz provoque des bombardements, un agréable paysage champêtre se change en une plaie béante de boue… En créant littéralement un film de guerre sous nos yeux, Hotel Modern fascine par son ingéniosité et le réalisme de ses reconstitutions, sans en oublier la dimension sociale et politique. Un spectacle éblouissant aux visions poignantes, où dans ce monde miniature, l’humain apparaît comme un jouet des puissances, peu soucieuses de son existence.
« Chère maman, la nuit je suis allé sur le champ de bataille pour chercher le corps de Calvel et l’enterrer convenablement. Il faisait un temps épouvantable. Je suis allé de cadavre en cadavre. Les boches m’ont vu de leurs tranchées. J’ai dû retourner sur mes pas sous une grêle de balles. »
Envoyé à Verdun comme tant d’autres poilus, Prosper n’a laissé d’autres traces de son existence que quelques lettres envoyées à sa mère. Inspirés par des lettres de soldats des deux côtés du front, le collectif néerlandais Hotel Modern installe un plateau miniature de tournage sur l’ensemble de la scène et combine vidéo et théâtre d’objets pour recréer la guerre des tranchées avec une force rare. Sur le plateau, les trois marionnettistes actionnent des soldats miniatures fabriqués avec des graines, des broussailles et des clous. Ils émiettent de la terre, la mélangent avec du shampooing : ils créent la boue des tranchées. Et nous voyons de pauvres silhouettes humaines perdues dans l’enfer de la guerre. Un balai-brosse comme champ de blé, des branches de persil comme arbres, de la farine pour la neige et cinq centimètres de fil de fer pour les barbelés. Ils laissent l’empreinte de leurs doigts dans la terre molle, y font courir des bottes miniatures tandis que les clous canardent le champ de bataille. Un vaporisateur fait pleuvoir, un brûleur à gaz provoque des bombardements, un agréable paysage champêtre se change en une plaie béante de boue… En créant littéralement un film de guerre sous nos yeux, Hotel Modern fascine par son ingéniosité et le réalisme de ses reconstitutions, sans en oublier la dimension sociale et politique. Un spectacle éblouissant aux visions poignantes, où dans ce monde miniature, l’humain apparaît comme un jouet des puissances, peu soucieuses de son existence.
LA GRANDE GUERRE
Compagnie / Metteur en scène HOTEL MODERN ET ARTHUR SAUER
Auteurs Herman Helle, Pauline Kalker, Arlène Hoornweg
Scénario et mise en scène : Herman Helle, Pauline Kalker, Arlène Hoornweg
Avec : Trudi Klever, Maartje van den Brink, Anouk Driessen, Laura Mentink
Création son et perfomance live Arthur Sauer
Technicien Joris van Oosterhout
Administration Corinne van Lelieveld
Production: Ineke Kruizinga
Communication : Sascha Broeders
Graphisme affiche : Ralph Prins en Sibe Kokk
Remerciements à André Dekker qui a trouvé les lettres du soldat Prosper
Avec le soutien de la ville de Rotterdam et du Fonds pour les arts de la scène
Avec l’aide de l’Ambassade des Pays Bas en France
Avec l’aide de l’Ambassade des Pays Bas en France
EPOC Productions – www.epoc-productions.net
Spectacle accueilli avec le soutien de l'ONDA
C’est
avec des clous rouillés, des brins de persil, du terreau, de la sciure
que le collectif Hotel modern donne vie aux paysages du front de
l’Ouest. Un bombardement provoqué par un bruleur à gaz, et cet endroit
champêtre se métamorphose en une plaie béante de boue. Les images
filmées et projetées en direct, grandeur nature, sont surprenantes de
réalisme. Tantôt dans le calme plat,
tantôt noyées par le vacarme infernal, s’élèvent des voix porteuses de la parole authentique des soldats de cette grande guerre.
Forme de théâtre unique, film d’animation en direct, La Grande Guerre, vaut à Hôtel Modern un grand succès tant national qu’international (Allemagne, USA, Canada, Angleterre...).
tantôt noyées par le vacarme infernal, s’élèvent des voix porteuses de la parole authentique des soldats de cette grande guerre.
Forme de théâtre unique, film d’animation en direct, La Grande Guerre, vaut à Hôtel Modern un grand succès tant national qu’international (Allemagne, USA, Canada, Angleterre...).
A propos d’Hotel Modern
Hotel
Modern est un collectif dont les films d’animation en direct lui ont
valu sa renommée mondiale, une forme théâtrale unique, où les acteurs
sur scène filment à l’aide de caméras à doigt des paysages miniatures
accompagnés d’une bande sonore en direct, elle aussi. Le groupe fusionne
arts plastiques, théâtre de marionnettes, musique, films et
performances. Le langage imagé est riche et ludique. Les maquettes
jouent un rôle majeur: elles donnent littéralement la possibilité de
regarder le monde à partir d’une macro perspective.
L’atrocité de la guerre est un thème récurrent. Kamp est un portrait théâtral d’Auschwitz, et dans La Grande Guerre,
le combat dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale est montré à
travers le regard des soldats. Mais ce collectif crée aussi des
spectacles absurdes et légers. Leur pièce Shrimps Tales est un portrait enjoué de l’humanité où 350 vraies crevettes séchées jouent le rôle des êtres humains.
Hotel
Modern a remporté de nombreux prix, dont le Prix Erik Vos pour des
talents émergents, le Prix européen de Coppet qui récompense des
artistes européens prometteurs et le prix du mime VSCD pour leur tout
dernier spectacle Vliegboot Moederschip. En 2008, leur spectacle Rococo a été nominé pour le Theaterfestival néerlandais et belge.
Installé
à Rotterdam, le collectif a été fondé en 1997. Il est constitué des
actrices Arlène Hoornweg et Pauline Kalker, de l’artiste plasticien et
performer Herman Helle. Hotel Modern travaille souvent avec le
compositeur Arthur Sauer.
C’est
pour de vrai. C’est de l’art, de la forme. De la fiction même. Le gaz
moutarde qui bruit comme le grattement d’une allumette. C’est le seul et
unique style qui permet de rendre l’inimaginable supportable. Ce
spectacle, qui rend muet, en appelle à notre imagination sur un mode
inconnu jusqu’ici.
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